Je pense que l’on a tous lu des livres qui nous ont ennuyés ou dont on a fortement douté arrivé à la moitié pour cause de déséquilibre dans le récit. Personnellement, je le ressens très souvent lorsque c’est le cas. Trop d’actions qui rendent le scénario peu crédible, des descriptions qui s’étirent sur deux chapitres sans raison… Bref, après avoir écrit plusieurs romans appartenant à des genres différents, je peux essayer de vous donner 2 astuces pour équilibrer un roman. 👇

Catégoriser pour mieux dispatcher
C’est un des pires titres que j’ai trouvé pour un paragraphe d’article, oui. Et non, pas besoin d’en arriver à jouer les lanceurs de couteaux comme ci-dessus pour trouver un équilibre.
Bon, déjà la première chose à faire, plus ou moins consciemment, c’est de noter ce qui vous déplaît dans les livres que vous pouvez lire. On focus ici sur les différentes structures de récit. Si vous détestez quand il y a beaucoup de descriptions (qui à votre sens n’apportent pas grand chose), il y a fort à parier que vous ne dépeindrez pas longuement les murs de cette maison aux pierres apparentes brossées par le temps… Vous avez compris ! 😜
Ensuite, je pense que l’on peut catégoriser assez grossièrement les différentes phases du récit qui nous intéressent dans cet article comme suis :
- Description
- Focus personnage(s)*
- Les dialogues
- L’action
Une fois que vous avez bien en tête ces phases-ci, il va s’agir “simplement” d’agencer tout ça de manière à ce que vous n’ayez pas trop de l’un, pas trop de l’autre. Une subtile recette de cuisine artistique en somme. Ou un jeu de construction géant, à vous de voir de quelle team vous êtes ! 😉
* Dans le “focus personnage” je fais ici référence aux pensées, tergiversations et autres moments où votre personnage se retrouve seul face à lui-même, même si cela fait avancer l’intrigue. (Quand il y en a trop, c’est lourd croyez-moi, c’était mon erreur NUMBER ONE)
Sortez des sentiers battus
2 astuces pour équilibrer un roman pourquoi pas, mais si tout le monde a la même recette après avouez que c’est quand même dommage. Vous le savez, je vous encourage TOUJOURS à sortir des sentiers battus et à essayer de nouvelles choses. Ainsi, vous vous testez vous, et vous testez votre écriture, vous la contraignez à changer les vieilles habitudes et donc à en prendre des nouvelles. Elle reste sur le qui-vive et votre cerveau aussi. 🧠
Si vous avez l’impression de ne pas bien équilibrer vos romans, c’est peut-être que vous boudez un peu une de ces quatre phases, non ?
Les descriptions
On ne va pas se mentir, ça peut être long ! Mais seulement si c’est mal fait.
N’ayez pas peur de changer la bonne vieille description à la 3e personne.
- Si vous écrivez à la 1ère personne, utilisez votre personnage pour décrire au fur et à mesure les lieux et y lier les émotions (par exemple il peut être impressionné, choqué, apeuré…)
- Utilisez un point de vue différent (vue du ciel, sous-sol, vision d’un animal…)
- Faites décrire le lieu par quelqu’un qui le découvre complètement OU au contraire par quelqu’un qui connaît les lieux comme sa poche (avec ses recoins, ses secrets…)
- Misez sur des descriptions filées, intégrées dans l’action et les dialogues pour qu’elles ne soient pas lourdes.
Le focus personnage
Cette phase-ci est un peu spéciale car vous n’aurez pas forcément affaire à elle en fonction du type de romans que vous écrivez.
Ce paragraphe est donc surtout utile si vous écrivez souvent à la 1ère personne ou avec un narrateur interne.
Je pense qu’il n’y a pas de solution miracle d’ailleurs, c’est souvent lourd car ça passe uniquement par le prisme du personnage. Donc pour que ça passe mieux, voilà ce que j’ai testé et qui fonctionne pas mal :
- Faire passer les émotions/ressentis et les réflexions par le biais d’un autre humain (psy, ami, proche…) qui fait un effet miroir.
- Utiliser un support matériel pour que le personnage soit seul face à lui-même mais s’exprime autrement que dans sa tête. Un journal, des enregistrements au dictaphone, des vlogs…
Les dialogues
C’est une autre paire de manches pour les dialogues car on n’a aujourd’hui rarement un roman qui n’en comporte aucun… Vous en conviendrez c’est rare. (Mais pas impossible !)
🎙 Ecouter aussi > S’affranchir du “comme il faut”
J’ai remarqué que souvent les dialogues que j’apprécie le plus dans les romans que je lis, ce sont ceux qui sont distillés au fur et à mesure de l’action.
Et je vais vous dire, je trouve que c’est LA plus grosse “erreur” de certains auteurs (surtout débutants) : des dialogues placardés sur la page et où l’action n’a plus aucune place. Quand vous discutez avec quelqu’un, où que vous soyez, il n’y a pas QUE le dialogue… GOD ! 🥲
L’environnement dans lequel vous vous trouvez ne disparaît pas d’un seul coup. Si vous êtes à la terrasse d’un café par exemple, le serveur fait des allers-retours, les gens autour discutent aussi ou lisent, triturent leurs crottes de nez, se repoudrent le nez, sont au téléphone… Et vous touillez peut-être votre café presque froid, vous grignotez le Speculoos qui va avez, vous refaites votre lacet… BREF, vous voyez !
Si vous distillez les dialogues au milieu de l’action, elle même entrecoupée de description… C’est parfait. Ça c’est l’objectif, il faut essayer de tendre vers lui. 🤓
- Laissez un peu tomber les verbes de type “dire, répondre, murmurer…” – normalement vous pouvez vous en passer si vous rythmez correctement vos phrases, si vous gérer la ponctuation, etc.
- Jouez avec les actions que font vos personnages pendant qu’ils se parlent.
Par exemple : marcher (et hop la description de ce qui se passe autour !), ranger, dîner…
L’action
C’est un peu le nerf de la guerre, évidemment. MAIS pour moi ce n’est pas forcément une obligation qu’elle prenne toute la place. En fait, il faut un juste milieu je suppose car enchaîner les actions et les étapes de l’intrigue à toute vitesse enlève toute crédibilité au scénario, surtout dans des genres comme la fantasy, la romance ou la SF.
Ce n’est que mon avis, bien sûr.
Exemple assez commun : la romance où tout s’enchaîne (parfaitement !) et à 1000km/heure entre les deux protagonistes… Franchement c’est improbable. La perfection existe, mais elle ne court pas les rues tout de même. 🤭
Pareil en fantasy, où en trois chapitres, le héros a été adoubé par ses pairs, a tué un dragon réputé immortel, a épousé la plus jolie fille du royaume voisin… Vous voyez où je veux en venir ! DISTILLEZ l’action pour lui donner de la force, c’est mon avis et je pense qu’il n’est pas près de changer ! 😉
J’espère que ces petites astuces pourront vous aider à faire les bons choix et à équilibrer un peu plus vos scénarios. Attention au trop ainsi qu’au pas assez. Tout l’enjeu est de trouver l’équilibre pour garder du suspens sans lasser le lecteur.
Un blocage ? Ça peut arriver. 🤓