Parmi les questions qui reviennent le plus dans mes MP Instagram, il y a celle-ci : “je sens que couper mon texte en chapitre ne m’arrange pas, mais c’est un peu obligé, non ?”
Donc pour vous, écrire un roman sans chapitre, ce n’est pas possible ? 😜

À quoi peuvent servir les chapitres ?
Les chapitres ont plusieurs fonctions, et même s’ils ne sont en RIEN obligatoires, ils présentent forcément un intérêt. (Sinon personne n’en mettrait)
1 – La structure
C’est un peu la base, évidemment. Comme tout genre littéraire, le roman répond à des codes communs à chaque œuvre. J’appuie directement où ça fait mal en vous répétant que ces codes ne sont pas des DOGMES et que vous avez la liberté de les adopter ou non. Votre roman ne sera pas “moins bien” parce que vous ne vous rangez pas à la majorité.
Les romans aident souvent à structurer l’histoire et à gérer intrigue principale et intrigues secondaires. Je suis sûre que vous avez un tas d’exemples de romans dans votre bibliothèque qui utilisent les chapitres pour passer d’une intrigue à l’autre.
Ils sont également utiles pour que les idées soient plus claires et pour que les indices soient plus faciles à égrener au fil de l’histoire (dans les polars par exemple).
Les chapitres sont enfin une bonne occasion de :
- Hameçonner l’attention du lecteur en début de chapitre
- Créer du suspens et des rebondissements en fin de chapitre (ce sont les fameux “Page turner“)
2 – L’attente du lecteur
Même si proposer un roman sans chapitre est complètement possible, on ne va pas se mentir, le lecteur les attend un peu. Enfin, je ne peux pas généraliser évidemment, mais à titre personnel je les attends un peu comme le messie. 🤪
Beaucoup de personnes, comme moi, détestent les livres qui ne comportent aucun chapitre, car ils n’ont aucune PAUSE pour reprendre leur respiration, en quelque sorte.
Détrompez-vous si vous pensez que les chapitres (courts d’ailleurs pendant qu’on y est !) sont uniquement la tasse de thé des 6-12 ans. Quand le lecteur achète un roman, tacitement il s’attend souvent à des chapitres, comme un tas de petits paliers où arrêter la lecture lorsque les yeux piquent sur l’oreiller. Ça peut donc être déroutant de ne pas en proposer.
Ca donne aussi envie de continuer à lire, des chapitres. ET OUI ! On n’a pas tous la motivation pour se taper un pavé d’une traite, même si c’est un bon livre. C’est une sorte de courtoisie que vous faites à votre lecteur en lui offrant un point de repère où s’arrêter et qui lui montre que oui, il progresse dans sa lecture. Gratifiant, surtout dans une époque où on prend peu le TEMPS de lire.
3 – Le changement de points de vue
Depuis quelques années, la forme de roman appelée “roman choral” est de plus en plus répandue. Si vous ne connaissez pas ce nom, vous en avez néanmoins sûrement lu des “romans choral”. Ce sont ces romans qui vous permettent de suivre plusieurs narrateurs au fil du livre, et donc de connaître les différents points de vue sur les évènements, sur les actions, et de suivre des intrigues secondaires qui collent à la peau de chaque personnage.
J’adore ce format personnellement, notamment pour du contemporain. Ça marche bien, c’est intéressant aussi si on ne sait pas bien complexifier ses intrigues… 😉
C’est souvent au changement de point de vue/de narrateur que l’auteur choisit de changer de chapitre. Ainsi, on n’est pas perdus en tant que lecteurs. Sinon, on aurait le point de vue de plusieurs personnages à la suite et là, bonjour la galère pour savoir qui est qui…
Dans quel cas écrire un roman sans chapitre ?
Quand on écrit un roman-poème par exemple ?
Ou quand vous ne le sentez pas, tout simplement. J’imagine très bien qu’un roman avec un narrateur omniscient puisse ne pas comporter de chapitres. Dans ces cas-là, il faut être clair dans sa structure et dans son intrigue.
À aucun moment le lecteur ne doit se sentir perdu et/ou lassé durant sa lecture. Si je peux vous donner un avis personnel, je trouve que c’est un format qui s’adapte très bien aux courts romans (150 pages maximum) et souvent un peu décalés. Décalés dans le ton, dans la forme justement, dans le sujet pourquoi pas.
Ça peut aussi être le cas dans un texte tel qu’un essai sur un sujet donné. Vous remarquerez tout de même que dans un article, dans une dissertation, etc. Il y a toujours des titres et sous-titres pour ne pas perdre tout le monde et permettre de faire des pauses.
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Quelques alternatives ?
Justement, si on ne veut pas mettre de chapitres, que peut-on faire pour quand même structurer son texte ? Un roman sans chapitre ne s’abordera jamais de la même façon qu’un roman qui en comporte.
Le lecteur aura peut-être cette envie de le gober d’une seule traite, car il n’y a aucune marche sur laquelle s’arrêter ?
Si vous souhaitez ajouter quelques pauses sans forcément passer par la forme “titre de chapitre + numéro de chapitre”, il existe des alternatives.
- Les fameuses *** qui permettent de créer un silence et de suggérer un changement d’idée, de lieu, de personnage.
- Les petites citations ou “haïku” qui créent une respiration. On changera ici la police et/ou la casse pour créer de l’espace.
- Le simple espace blanc. Un roman sans chapitre ne veut pas dire pavé-indigeste ! Aérez tout ça si vous ne désirez pas créer un simple amalgame d’idées qui s’entassent sans structure.
C’est un sujet un peu plus technique que d’habitude, mais je trouvais ça chouette de vous proposer une réflexion sur ce “must have” de la littérature romanesque !
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Vous préférez quoi vous ? Avec chapitres, sans chapitres ?